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Le peuple lithuanien commémore cette année le 500ème anniversaire de la naissance de Saint Casimir, son unique saint et protecteur. Troisième enfant et second fils de Casimir Jagellon (1427-1492), Grand-duc de Lithuanie et Roi de Pologne, et de Elisabeth de Habsbourg, fille d'Albrecht de Habsbourg et d'Elisabeth de Luxembourg, le futur saint naquit le 3 octobre 1458, à Cracovie. A l'âge de 12 ans, il fut destiné par ses parents à occuper le trône de Hongrie et prit part à une expédition militaire à la tête de 12.000 hommes, mais la tentative échoua. Formé par les meilleurs maîtres de l'époque, Casimir fut initié aux affaires d'Etat, fit de nombreux séjours, aussi bien dans le Grand Duché de Lithuanie qu'en plusieurs villes de Pologne, remplaça à plusieurs reprises son père à la tête du gouvernement, mais s'orienta très vite vers la vie spirituelle profonde et vers la mortification. Mort à 25 ans à Gardinas (Grodno), le 4 mars 1484, il fut inhumé à Vilnius (Vilna). Le titre "divus adolescens" (saint adolescent), que le chroniqueur Kallimach lui attribua de son vivant, trouva assez rapidement sa justification dans la gloire de sainteté qui se répandit après sa mort. De sorte que, dès 1501, une Bulle du Pape Alexandre VI reconnut Casimir comme homme de sainte vie, accorda les indulgences aux visiteurs de sa chapelle mortuaire et constata plusieurs interventions miraculeuses. Cependant les événements de l’époque, le sac de Rome entre autres, empêchèrent le procès de béatification d'aboutir rapidement et ce n'est qu'en 1602 que le Pape Clément VIII éleva Saint Casimir à la dignité des autels. Son successeur Paul V étendit son culte à l'Eglise universelle. Sur un riche reliquaire baroque à Florence, que quatre hommes portent encore de nos jours aux grandes processions, figurent ces inscriptions : "MALO MORI QUAM FOEDARI" (plutôt mourir que pécher contre la chasteté) et "S.CASIMIRUS MAGNUS DUX LITHUANIAE". Historiquement, ce titre est erroné, car Saint Casimir n'a jamais été Grand Duc. Le premier miracle dû à l'intervention de Saint Casimir date de 1518 lorsque le Saint a apparu sur un cheval blanc à l'armée lithuanienne engagée contre celle de Moscou, l'aida à traverser la Dvina (Daugava) en forte crue et à remporter la victoire sur l'ennemi supérieur en nombre. Un témoin de la noblesse, sous la foi du serment, affirma devant l'évêque de Vilna qu'en 1654 il vit Saint Casimir apparaître trois fois lors de la tentative d'invasion des troupes moscovites conduites par Cheremetiev. Depuis, Saint Casimir est considéré et vénéré par le peuple lithuanien non seulement comme modèle des vertus mais aussi et surtout comme protecteur contre la Russie.
La Mission Catholique Lithuanienne en France organise sous le Haut Patronage de Son Eminence le Cardinal FELTIN, Archevêque de Paris, sous la présidence de Monsieur Robert SCHUMAN, ancien Président du Conseil, une Commémoration du 5ème centenaire de la naissance de Saint Casimir qui aura lieu le samedi 1er mars 1958 à 16 heures, à la Salle des Actes de l'Institut Catholique, 21 rue d'Assas, PARIS, 6e.
La Lithuanie est un pays de 3 millions d'habitants, de race indo-européenne, mais ni germanique ni slave, parlant une langue plus antique que le latin et le grec classiques, langue dérivée du sanscrit en ligne directe. Peuple catholique romain à 80 %. Peu d'orthodoxes. Deux minorités protestantes : luthérienne et calviniste. Quelques centaines de musulmans, héritage de la grande extension du Grand-duché au XIVe siècle; de la même époque datent aussi quelques centaines de Karaïmes (secte judaïque). Avant la guerre, le pays comptait plus de 200.000 juifs qui furent cruellement décimés par les nazis lors de l'occupation 1941-44. La Lithuanie fut envahie par l'URSS le 15 juin 1940 et, sous la menace des baïonnettes, fut incorporée à l'URSS. A la guerre de l'Est, elle subit pendant trois ans l'occupation nazie et fut réenvahie par les Soviets en 1944. L'occupation soviétique coûta au peuple lithuanien beaucoup de sang et beaucoup de larmes : des dizaines de mille tués, des milliers de familles déportées en Sibérie et autant de dispersés à travers les pays du monde libre, en exilés. Mais le peuple lithuanien, à aucun moment de ses dures épreuves, n'a perdu espoir en un avenir meilleur. Il a mis sa confiance en Dieu et en son protecteur Saint Casimir. Des témoignages émouvants nous parviennent depuis le tréfonds de la Sibérie qui attestent la volonté, la confiance des Lithuaniens de surmonter toutes les difficultés, toutes les épreuves, et de voir poindre un jour l'aube de la liberté et d'une vie plus humaine.
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